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Histoires de Petit Blanc


Pour tous ceux qui aiment l' Afrique ...

Pour donner un titre à ce « Bloc-notes » j’ai choisi celui de mon dernier manuscrit. Celui où je raconte les quarante ans de notre vie africaine.
Mais avant de vous parler de ce qui va devenir un livre, je veux me présenter.

Je m’appelle Jean Pierre Cornier et je suis né le 6 octobre 1931 à Caudry, une petite ville du Nord de la France, réputée pour son industrie textile productrice de tulle et de broderies fines.

Mon père, Samuel Cornier était Pasteur Protestant. Yvonne Dejarnac, ma mère, était femme de pasteur, ce qui pour elle n’était pas une position mais un engagement aussi
fort et absolu que celui de son mari.









L’un et l’autre étaient des gens simples et humbles. Mais en eux brûlait une prodigieuse force d’amour, de foi et de rayonnement. Cinquante ans après leur disparition, la mémoire de mes parents est toujours vivante et les gens de leur paroisse, les anciens comme les plus jeunes parlent encore d’eux avec une grande émotion.

Nés au début du siècle précédent, riches l’un et l’autre d’une culture universelle, diplômés, ils auraient pu mener une existence bourgeoise et aisée. Ils ont pourtant choisi de vivre dans une grande pauvreté au service de Dieu et des hommes.









Dès 1941 mes sœurs, mes frères et moi, (nous étions huit enfants), avons vu arriver à la maison des familles que nous ne connaissions pas. Ces gens étaient, le plus souvent, démunis, ne possédant qu’une ou deux valises, jamais plus. Ils étaient sombres et tristes et, à table ils ne parlaient pas. Parfois ils passaient une nuit couchés sur des matelas et ils repartaient au petit matin. Nous ne les revoyions jamais.

Mes parents ne posaient pas de question. Il leur suffisait de savoir que ces gens étaient persécutés pour leur venir en aide au risque de leur propre vie.

Le temps de guerre a été une période terrible pour les enfants que nous étions : l’évacuation vers le Sud devant la percée des Allemands, les bombardements de Péronne, Rouen, Evreux, Verneuil, les mitraillages sur la route dans le hurlement meurtrier des Stukas, nous avons vécu mes sœurs mes frères et moi toutes ces épreuves.


Cette époque a été pour nous, le temps de la faim et du froid. De juin 1940 à Mai 1941 notre père est revenu dans sa paroisse de Caudry en laissant sa famille à Saint-Palais. Pendant toute cette période de séparation nos parents échangèrent des lettres quotidiennes. Ces lettres, toujours écrites dans un français parfait, sont un témoignage extraordinaire de la vie des gens au jour le jour et illustre très bien ces temps de grandes difficultés et de souffrance.

Par exemple ma mère écrivait : « C’est la mort dans l’âme que je dois supprimer le goûter des enfants. Je n’ai plus la tranche de pain sec et le sucre que j’ai pu donner chaque jour…».

Ou encore : « Aujourd’hui Françoise n’a pas été au collège. J’ai dû porter chez le cordonnier sa paire de chaussures déjà si usée et je n’ai rien d’autre à lui mettre aux pieds… ».

En 1943 notre père est mort d’une angine de poitrine. Notre mère dut continuer seule le combat quotidien. Toutes ces épreuves auraient pu nous terrasser et démolir définitivement nos vies. Or tous mes frères et sœurs sont sortis de ses temps de guerre et de douleur fortifiés, grandis, armés pour construire, chacun à sa manière, une belle existence.

En 1946 ma mère m’envoya au Chambon sur Lignon, au collège Cévenol. J’y restai trois ans. Là, malgré une atmosphère assez extraordinaire, faite de paix, de travail et de joie collective, dans un cadre naturel aussi beau que rude, je ne brillai pas par ma réussite scolaire. J’améliorais beaucoup plus mes descentes sur l’aile, mes centres au cordeau et mes tirs croisés que mes traductions latines, mon vocabulaire anglais et mes équations du deuxième degré. Bref je me suis retrouvé au travail dans une usine de Saint-Amand-les-Eaux. Après un an passé devant le feu d’une forge je suis retourné au lycée mais cette fois avec une solide volonté de travail. C’est au lycée Ernest Couteau que j’ai fait la connaissance de mon épouse.

En 1951 mon sursit m’ayant été refusé par l’armée j’ai devancé l’appel et j’ai intégré une école militaire qui formait des mécaniciens avion. J’ai quitté l’armée fin 1953…


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Mon épouse lisant au-dessus de mon épaule me dit :

-Mais pourquoi racontes-tu ta vie pour présenter ton bouquin ? Tu vas raser les gens !

-Non, je ne crois pas. Parce qu’une vie, surtout une vraie vie d’aventures comme celle que nous avons vécue, ne se bâtit pas sur du sable, du vent, mais sur une base solide, une éducation rigoureuse, un environnement, des exemples, des épreuves. Voilà pourquoi j’ai commencé par raconter ma jeunesse. Mais tu as en partie raison … Revenons à nos moutons.


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En 1954 je suis parti travailler en Oubangui Chari pour le compte d’une Société Cotonnière.

A peine marié d’un mois, j’ai laissé ma jolie jeune femme sur le quai de la gare après lui avoir remis les trois sous d’économie que je pouvais avoir… J’avais, bien sûr des remords de la laisser derrière moi, mais, à l’époque, la règle était stricte. L’épouse ne pouvait rejoindre son mari qu’à la fin de la période d’essai…






Ma très longue carrière pouvait alors démarrer. Longue carrière, longue vie faite d’une formidable aventure familiale et professionnelle, d’un enchaînement d’évènements heureux, malheureux, de multiples contacts humains, d’expériences, de drames et de comédies. Je vais tenter de vous faire partager notre vie et notre amour de l’Afrique avec cent anecdotes toutes authentiques.

Voici une  histoire qui vous divertira peut-être et vous donneront l’envie d’acheter mon livre :
Extrait du livre
 

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JP Cornier